Concrètement une startup c’est quoi ? C’est un modèle d’entreprise qui repose sur l’innovation de produit ou de procédé. Elle se caractérise par un fort potentiel de croissance où sa valeur future n’est que spéculation. Mais avant d’avoir la chance de grandir de façon exponentielle, une startup doit passer par une phase d’expérimentation importante de son marché et de son modèle économique. D’où un besoin d’investissement important.
Très souvent mal comprise autour de soi, une startup est plus qu’une entreprise, c’est une philosophie.
Pour commencer, voici une définition simple.
Le terme “startup” veut dire littéralement “démarrer” en français. Venu tout droit des États-unis d’Amérique, les startups ont fait un gros boom en France après l’explosion de la bulle numérique dans les années 90.
Dans le sens commun, une startup désigne une jeune entreprise qui démarre une nouvelle activité. Or, ce n’est pas tout à fait exact. Steve Blank définit la startup comme une organisation temporaire à la recherche d’un business model rentable et d’une croissance exponentielle.
Mais attention, une startup n’est pas une organisation comme une autre. Il faut connaître la distinction entre entreprise et startup :
BON A SAVOIR :
Que se passe-t-il après la phase d’expérimentation pour une startup ?
Dernière subtilité à connaître sur une startup : le secteur d’activité couvert. Les startups sont à la recherche d’une forte croissance. Ainsi, elles se tournent vers des secteurs porteurs comme le numérique, la santé, les biotechnologies ou encore l’environnement.
La startup d’aujourd’hui est loin d’être l’image tant véhiculée dans les médias : ambiance détendue, tenue décontractée et baby-foot au milieu de l’open space. En décembre 2020, le compte Instagram “balance ta startup” a fait un gros boom dans l’écosystème startup. Toute l’hérésie autour de la startup-nation a été remise en question par des témoignages, dénonçant un management toxique et une ambiance très pesante sur les collaborateurs. Certes, les startups sont très différentes des entreprises traditionnelles, mais elles sont aussi confrontées aux mêmes difficultés managériales qu’une entreprise classique.
Donc non startup ne veut pas dire :
1# Chill and Relax. Créer un startup nécessite beaucoup d’investissement en termes de temps. Il faut sans cesse tester son marché, s’améliorer et retester jusqu’à ce que vous trouviez le modèle de croissance qui fera la différence. Il faut avancer vite et bien pour ne rater aucune occasion de se faire connaître. L’envie croissante de devenir la licorne de demain vous fera oublier vos heures en plus.
2# Babyfoot, bières et stan smith. Alors non tous les startuppers ne jouent pas au baby-foot en buvant des bières, les stan smith aux pieds. Même si vous pouvez retrouver baby-foot ou table de ping-pong en startup, il n’en est pas moins dans les entreprises classiques. En effet, chaque type d’entreprise a pour but de maximiser leur rentabilité et elle n’hésite plus à investir dans le bien-être au travail. D’après une étude du MIT et de l’université d’Harvard, la productivité augmente de 31% pour les salariés qui se sentent heureux comparé à ceux qui se sentent insatisfaits. Ainsi, chaque entreprise a plutôt intérêt à créer un environnement de travail agréable en accord avec ses valeurs.
3# Parler très souvent anglais. Workflow, frame, personae, features, call, onboarding, pitch deck. Il est vrai que l’anglicisme est très souvent utilisé en startup, mais cela s’explique par son origine anglo-saxonne. Cet écosystème cherche à tout prix à se différencier en utilisant un vocabulaire nouveau. C’est pourquoi, les startups françaises utilisent des anglicismes pour s’intégrer à cette culture entrepreneuriale forte. Cependant, ce vocabulaire peut paraître exclusif et renforcer le caractère élitiste de la startup. Mais bien au contraire, il suffit de s’y intéresser pour comprendre que tout le monde peut entreprendre.
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4# Avoir la vingtaine. Vous avez tous en tête le cliché du jeune entrepreneur sorti d’une grande école de commerce. Mais ce n’est pas tout à fait vrai. Les fondateurs de 0,1% des startups qui se sont développées le plus rapidement durant les 5 premières années, avaient en moyenne 45 ans. Et on peut aller encore plus loin, le taux de réussite des startups est de plus en plus élevé lorsque le fondateur atteint la cinquantaine.
Cet imaginaire collectif du jeune entrepreneur est sans doute lié à sa forte présence dans le secteur de la haute technologie, surexposé par les médias, au détriment d’autres secteurs avec un poids tout aussi grand.
5# Faire tous les métiers : Le fondateur d’une startup démarre seul ou avec un associé. De ce fait, il est normal de toucher à tous les métiers afin d’assurer l’avenir de la startup. Dès lors que la startup se développe correctement, chaque tâche est divisée entre les collaborateurs. Ceci n’exclut pas le fait de travailler avec tous les membres de votre équipe de manière transverse.
Statut temporaire. La startup n’est pas une fin en soi. Elle est amenée à devenir une entreprise comme les autres dès le moment où elle aura trouvé un business model rentable.
A l’origine d’une technologie nouvelle. La startup développe un produit ou un service qui n’existe pas encore sur le marché. De ce fait, elle doit passer par une phase d’expérimentation importante pour trouver le business model qui répondra aux besoins de ses clients.
Scalable dans le temps. L’offre proposée par la startup doit être réalisable à grande échelle, n’importe où. Si le produit ou le service ne répond pas à ce critère de scalabilité, la startup ne sera pas viable dans le temps.
Potentiel de croissance important. Plus la startup aura de clients et plus les bénéfices seront grands. Les bénéfices récoltés seront nécessaires au bon développement de la startup.
Besoin de financement important. L’innovation présente dans le projet et les phases d’expérimentations récurrente nécessitent des besoins d’investissements beaucoup plus importants que dans une entreprise classique.
BON A SAVOIR : Quel est le cycle de vie d’une startup ?
La création (1 à 2 ans). Développement du produit, choix du marché, positionnement, test du produit ou du service sur le marché, premières ventes.
L’amorçage (1 à 2 ans). Lancement d’une solution aboutie sur le marché.
Le développement (2 à 4 ans ou plus). C’est le moment ou la startup doit générer de la croissance, créer de l’emploi et se développer à grande échelle.
⚠️ L’étape du développement est une phase critique dans la vie d’une startup. D’après une étude, plus de la moitié des startups ne survivent pas à cette troisième étape. Généralement, les startups vivent entre 5 et 6 ans.
Voici les grands principes à savoir pour démarrer votre startup.
Une startup peut prendre la forme juridique qu’elle souhaite. Toutefois, elle reste dans la catégorie des entreprises orientées sur l’innovation. C’est-à-dire qu’elle est amenée à évoluer très rapidement dans le temps. C’est pourquoi, la forme juridique la plus adaptée est la SAS (Société par Action Simplifiée). En adoptant un modèle SAS, vous pouvez organiser votre startup avec beaucoup plus de liberté et de flexibilité.
Exemples de structures juridiques
Le business model est le coeur d’une startup. Il permet d’établir une stratégie afin d’assurer un maximum de bénéfices.
Définition. Le business model ou modèle économique décrit comment une entreprise va gagner de l’argent. Il répond aux questions : qu’est-ce que l’entreprise vend ? Auprès de quels clients ? De quelle manière ? Dans quel but ? Pour quel bénéfice ?
En startup, deux choix sont possibles lorsqu’il est temps de choisir un business model.
Choix 1. Créer un business model unique pour répondre au besoin d’une cible.
Choix 2. Tester un business model déjà existant ayant fait ses preuves en startup.
Le freemium. Cette stratégie permet de proposer une offre basique avec accès un gratuit “free” et une offre payante “premium” avec un accès plus complet en proposant davantage de fonctionnalités et de services. Exemple : la suite Microsoft
L’abonnement. Cette stratégie consiste à mettre en place une offre d’abonnement avec un prix à la semaine, au mois ou à l’année. L’objectif est de fidéliser la clientèle pour devenir rentable. Exemple : Spotify
Le commissionnement. Cette stratégie consiste à prendre une commission sur un service afin d’obtenir une mise en relation. La marketplace propose de mettre en relation deux types de clients et prend une commission sur le service rendu. Exemple : Blablacar
Le low cost. Cette stratégie consiste à proposer des prix attractifs capables de cibler une plus large clientèle. Pour cette stratégie, le produit ou le service contient le strict minimum. Exemple : EasyJet
Les enchères. Cette stratégie consiste à fixer un prix en fonction de la demande. Le prix fixé est généralement bas et peut très vite augmenter en fonction de la demande. Exemple : Ebay
Répondre à une problématique définie pour une cible.
Une startup répond toujours à une problématique, d’où la solution qu’elle propose pour y répondre. Il faut s’assurer que le problème soit assez pénible pour qu’un futur client ait envie de payer pour le résoudre.
Proposer un produit/service innovant.
La solution proposée doit être innovante et rentrer dans l’un de ces spectres :
Avoir une forte traction marché. La traction c’est la capacité d’une startup à attirer. Différents outils sont à mettre en place afin de tester la traction marché. Si les différents outils mis en place ne sont pas concluants, une question doit être soulevée. Le marché visé est-il inexistant ou au contraire trop concurrentiel ?
LES DIFFERENTS OUTILS :
Constituer une équipe et un réseau. Une startup doit fonctionner autour d’une équipe. Chaque personne est un pilier pour la croissance de la startup. C’est pourquoi, il est important de recruter les personnes qui correspondent à l’état d’esprit de la startup. Ainsi, les collaborateurs seront plus enclins à véhiculer le projet dans leurs réseaux respectifs.
Pour en découvrir davantage sur l’entrepreneuriat et les startups, des événements sont organisés afin de s’acculturer à cet univers. Voici quelques exemples ci-dessous.
Le salon des entrepreneurs. Aussi connu sous le nom “Go entrepreneurs”, cet événement permet de réunir les porteurs de projets, créateurs, startups et personnalité autour d’une même thématique : l’entrepreneuriat. Des témoignages et des conférences sont organisés afin de mieux comprendre les enjeux de l’entrepreneuriat. C’est le rendez-vous à ne pas manquer pour toute personne qui souhaite lancer son business.
Le startup week-end. Comme son nom l’indique, l’idée est de créer un projet de startup en un week-end. Cet événement est ouvert à tout le monde porteur de projet ou non. Des équipes sont à constituer en fonction des préférences de chacun. L’avantage de cet événement est de réaliser une première expérience de création de projet sans engagement sur le long terme. Mais c’est aussi l’occasion de comprendre les enjeux de l’entrepreneuriat en startup.
Le Hackathon. Le Hackathon est un événement qui se déroule par équipe sur un temps impartie. Le but est de co-créer un projet avec une innovation spécifique. C’est l’occasion de favoriser les échanges d’idées et de créer un projet avec une véritable valeur ajoutée. Ce type d’événement est souvent utilisé par des entreprises qui souhaitent innover dans leurs offres ou process.
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Trois choses importantes sont à retenir à la fin de cette lecture. Dans un premier temps, une startup se distingue par trois grandes caractéristiques : un haut potentiel de croissance, un modèle économique particulier, une innovation spécifique. Dans un second temps, la startup n’est pas une fin en soi. Elle sera amenée à évoluer dans le temps en fonction de son marché. Dans un troisième temps, la startup représente une phase d’expérimentation importante sur plusieurs années afin d’en déduire un business model rentable.
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